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Rien ne sent plus les vacances à la montagne que l’odeur de l’humus frais sous les sapins, le panier en osier à la main et les yeux rivés au sol à la recherche du Graal : le champignon de montagne. Si vous séjournez en chalet dans les Alpes, les Vosges ou les Pyrénées, sachez que vous êtes peut-être à deux pas de coins parfaits pour ramasser cèpes, girolles et autres trésors forestiers.

Dans cet article, on vous embarque pour une balade mycologique, avec des infos pratiques, des conseils d’identification, et quelques règles d’or à ne pas zapper.

champignon de montagne champignon d'automne dans les feuilles mortes

Comment bien identifier un champignon de montagne ?

Pas besoin d’être mycologue chevronné pour reconnaître quelques classiques lors de vos balades. Voici un petit guide des stars des sous-bois alpins (et autres massifs), à garder en tête ou dans la poche du blouson.

Mais attention, un champignon de montagne peut avoir un « jumeau toxique ». Exemple : l’amanite phalloïde peut ressembler à un agaric. En cas de doute, abstenez-vous. Et faites toujours vérifier votre récolte par un pharmacien ou un expert mycologue.

Le cèpe des pins

Parmi les bolets, le plus prisé en montagne est sans doute le cèpe des pins (Boletus pinophilus). On le repère à son chapeau brun-rouge, un peu sombre, et son pied trapu de couleur plus claire. Il adore se cacher sous les conifères ou les feuillus d’altitude. Sa chair est dense, ferme, et surtout très goûteuse. On le récolte en général à partir de fin août, environ dix jours après une bonne rincée. À la poêle, c’est une tuerie !

cèpe champignon de montagne

La girolle (ou chanterelle)

Impossible de la rater avec sa jolie couleur jaune doré, parfois tirant vers l’orangé. Ce champignon de montagne a un chapeau en forme d’entonnoir et sa texture croquante en font un must pour les omelettes et les sauces gourmandes. Elle pousse aussi bien sous les hêtres que les sapins, et reste fidèle jusqu’à l’automne… sauf s’il gèle. Petit bonus : son parfum rappelle la mirabelle.

girole ou chanterelle : champignon de montagne

La trompette de la mort

Malgré son nom peu rassurant, cette chanterelle noire est un vrai délice. Elle pousse en tapis après de bonnes pluies, souvent dans les forêts de feuillus (hêtres, chênes, noisetiers) et sur sols calcaires. On la reconnaît à sa forme en entonnoir et sa couleur gris foncé à noire. Fraîche ou séchée, elle est parfaite en sauce à la crème pour accompagner une volaille. Ne vous fiez pas à son air dramatique : c’est l’une des plus savoureuses.

trompette de la mort : champignon de montagne

La coulemelle

Avec son grand chapeau en forme de parasol (jusqu’à 30 cm de diamètre !), difficile de passer à côté. Le pied, élancé et tigré, peut atteindre 40 cm. On la trouve dans les clairières et les sous-bois lumineux, souvent au milieu des fougères. On cuisine surtout son chapeau, jeune de préférence, en version poêlée ou au barbecue, légèrement assaisonné. Le pied, lui, peut finir mixé dans une soupe ou une sauce.

la coulemelle, champignon de montagne comestible

Le pied de mouton

Moins connu, mais tout aussi sympathique, le pied de mouton (Hydnum repandum) se reconnaît à son chapeau beige clair à crème, bosselé, et surtout à ses “fausses lamelles” en forme de petites dents sous le chapeau. Ce champignon de montagne pousse dans les forêts de feuillus ou de conifères, généralement en groupe. Sa chair ferme ne devient jamais gluante à la cuisson, ce qui le rend parfait en poêlée ou en gratin. C’est un bon débutant-friendly, car il a peu de sosies toxiques.

pied de mouton, champignon de montagne comestible

La morille

La star du printemps, c’est elle ! La morille se fait un peu désirer, mais quand elle décide de sortir, c’est souvent en montagne, après la fonte des neiges. On la repère à son drôle de chapeau en nid d’abeille, tout alvéolé. Elle aime les coins humides, un peu ombragés, parfois au bord des ruisseaux. Attention quand même : crue, elle est toxique. Mais bien cuisinée (et bien cuite), c’est une vraie pépite en cuisine, surtout pour parfumer les sauces ou accompagner une volaille.

morille, champignon de montagne au printemps

Pourquoi les champignons de montagne sont si recherchés ?

L’altitude et la fraîcheur des sous-bois donnent aux champignons de montagne des conditions assez idéales pour pousser : sol bien drainé, humidité maîtrisée, températures douces… Résultat, leur goût est souvent plus prononcé que ceux des plaines. Le cèpe de montagne, par exemple, est particulièrement dense et parfumé. Même chose pour les girolles ou les chanterelles qui y sont plus nombreuses que dans certaines forêts de basse altitude.

Autre avantage : en altitude, la nature est habituellement mieux préservée. Moins de pollution, moins de passage… et plus de chance de tomber sur un coin tranquille et abondant.

Où trouver des champignons de montagne ?

Ah, la fameuse question ! On ne va pas vous donner nos spots secrets (ça, c’est comme les coins à myrtilles : chacun garde les siens). Mais voici quelques repères utiles :

  • Les Alpes du Nord (Savoie, Haute-Savoie) : sapins, épicéas et hêtraies humides abritent cèpes, trompettes de la mort et chanterelles en tube.
  • Les Vosges : les sous-bois moussus se parsèment de girolles et de lactaires délicieux.
  • Les Pyrénées : à l’automne, les forêts mixtes débordent de morilles, bolets et de pieds-de-mouton.
  • Le Massif central : vers 800-1200 m, on trouve souvent une belle diversité de champignons de montagne.

Petite astuce : privilégiez les pentes exposées au nord (plus humides), les lisières de forêt, les fossés ou les zones récemment ensoleillées après la pluie.

Quand partir à la cueillette ?

La saison de la cueillette des champignons de montagne dépend de l’altitude et de la météo. En général :

  • De mi-août à fin octobre : c’est la haute saison. Après une pluie suivie de quelques jours ensoleillés, sortez votre panier !
  • Juin-juillet : certaines espèces, comme les russules ou les premières chanterelles pointent déjà le bout de leur chapeau.
  • En hiver : c’est le calme plat. On patiente jusqu’au printemps (ou on passe à la raclette…).

Attention à la neige précoce en montagne : elle peut écourter la saison.

Quelques règles de cueillette à respecter

Cueillette des champignons de montagne : cèpes devant un panier dans une forêt

Cueillette, oui… mais respectueuse ! La montagne se partage, autant le faire intelligemment.

  • Pas de sac plastique : utilisez un panier pour ne pas abîmer les champignons et permettre aux spores de se disperser.
  • Cueillez proprement : coupez à la base avec un couteau, ne déterrez pas tout le mycélium.
  • Ne ramassez que ce que vous connaissez parfaitement.
  • Respectez les quotas : certaines communes limitent la cueillette (ex. : 5 kg/personne/jour).
  • Pas de cueillette dans les parcs nationaux ou zones protégées.

Que faire de sa récolte ?

De retour au chalet, passez vos champignons de montagne au peigne fin :

  • Nettoyez-les à sec, avec une petite brosse ou un chiffon humide.
  • Ne les lavez jamais à grande eau, ça les gâte.
  • Consommez-les rapidement : ils ne se conservent pas longtemps frais.
  • Vous pouvez aussi les faire sécher (au déshydrateur ou au four) ou les congeler après cuisson.

Et surtout, testez-les en petite quantité la première fois. Même comestibles, certains champignons peuvent être mal tolérés.

Des idées de recettes simples au chalet

recettes de champignon de montagne : vue d'une soupe aux champignons

Pas besoin de grande cuisine pour profiter des champignons de montagne :

  • Poêlée au beurre, ail et persil : le classique, imbattable.
  • Omelette aux cèpes : parfaite pour un dîner rapide.
  • Tarte aux champignons : pâte feuilletée, crème, œufs, fromage et hop au four.
  • Gratin de pommes de terre aux girolles : comfort food ultime après une journée en pleine montagne.
  • Fondue savoyarde aux cèpes : après une bonne rando, il suffit d’un caquelon, de vin blanc, de comté, beauford et emmental, quelques cèpes émincés, un peu de pain et le tour est joué.

Champignons de montagne : un prétexte parfait pour se balader

Même si vous revenez bredouille (ça arrive), la cueillette est une excellente excuse pour explorer les forêts autour de votre hébergement. En famille ou entre amis, ça devient vite un petit jeu : « Qui trouvera le premier bolet ? » ou « Attention, ça, c’est une amanite ! ».

C’est aussi l’occasion de sensibiliser les enfants à la nature, au respect de l’environnement et à la patience. Et rien que pour l’odeur des sous-bois humides, ça vaut le détour.

En résumé : 9 choses à retenir

  1. Les champignons de montagne poussent surtout entre août et octobre.
  2. Altitude + fraîcheur = champignons savoureux.
  3. Cèpes, girolles, pieds-de-mouton sont les plus courants.
  4. Identifiez bien chaque champignon avant de le cueillir.
  5. Un panier, un couteau et une bonne paire de chaussures suffisent.
  6. Renseignez-vous sur les règles locales de cueillette.
  7. Nettoyez-les à sec et cuisinez-les rapidement.
  8. Même sans récolte, la balade vaut le coup !
  9. Et si vous n’avez pas trouvé de coin à champignons… il y a toujours la fromagerie du village.

Alors, prêt(e) pour une chasse aux champignons de montagne ?

Pas besoin d’être un pro pour apprécier les champignons de montagne. Une balade, un panier, un peu de chance… et voilà de quoi ramener un petit bout de nature dans l’assiette. C’est aussi ça, le charme des vacances en altitude.

Et qui sait ? Peut-être qu’après quelques jours, vous aurez, vous aussi, votre coin à champignon secret… qu’évidemment, vous ne partagerez avec personne.

cèpe

FAQ : les champignons de montagne

Quel est le champignon le plus répandu en montagne ?


Le cèpe (ou bolet) reste l’un des champions toutes catégories. On le croise régulièrement entre conifères et feuillus, surtout après une bonne pluie. Le cèpe de pin, très présent en altitude, fait le bonheur des amateurs avec sa chair ferme et son goût prononcé.

Comment savoir si un champignon est comestible ou non ?


Le meilleur réflexe : demander à un connaisseur ou montrer sa récolte à un pharmacien. Et surtout, ne jamais se fier uniquement à l’apparence ou à une appli mobile. En cas de doute, on s’abstient de mettre à la poêle.

Quels champignons peut-on trouver dans les Hautes-Alpes ?


Dans les sous-bois et prairies d’altitude, on peut tomber sur des chanterelles, des pieds de mouton, des coulemelles ou encore des trompettes de la mort. Attention toutefois, la cueillette y est parfois réglementée, surtout dans les parcs.

Quels sont 5 exemples de champignons ?


Voici une petite sélection : cèpe de pin, chanterelle (ou girolle), trompette de la mort, pied de mouton et coulemelle. Tous délicieux, à condition de bien les reconnaître… et de ne pas croquer n’importe quoi en route.